La condition des femmes saoudiennes

Publié le par KEMPEN

Voici quelques extraits de la presse Saoudienne concernant les femmes :

 

Mais tout d’abord, quelques précisions : Comme vous l’avez compris, la mixité n’est pas vraiment favorisée en Arabie. Les femmes ne jouissent d’aucune autonomie de décision. Elles dépendent toute leur vie d’un tuteur légal, qui peut être, selon la situation et l’age, le père, le frère, le mari, un oncle etc.                               La femme ne peut se déplacer seule, faire les courses, conduire, rentrer dans un bar etc…

 

Et dire qu’en France, certaines se plaignent …. !

 

 Arabie saoudite / Femmes / Société : Al-Jazirah consacre un article aux manifestations ludiques et culturelles prévues à l’occasion du mois de Ramadan, notamment la pièce de théâtre féminine. La journaliste a interviewé sur le terrain certaines citoyennes qui ont exprimé leur soutien à cette pièce. L’un d’elle a indiqué qu’elle y assistera d’autant qu’il n’y aura pas de mixité. Une autre a souhaité que de telles activités se multiplient. Une troisième a indiqué qu’elle se rendait à l’étranger pour assister à des représentations théâtrales, alors pourquoi ne pas le faire dans notre propre pays.

 

L'Arabie a adopté une série de mesures pour lutter contre la violence physique et les agressions familiales : elle a notamment ouvert deux foyers de protection des enfants, des femmes et des jeunes filles, en collaboration avec l'UNICEF, ainsi qu'un foyer pour accueillir les enfants mendiants à la Mecque.

 

Arabie saoudite / PNUD / Femmes : Un colloque intitulé « la femme et le millénaire », organisé par le PNUD, débute aujourd'hui à Riyad. De nombreuses universitaires et intellectuelles saoudiennes y participeront. Le but de ce colloque, parrainé par la Princesse Adila bint Abdallah, est de promouvoir les objectifs de développement du millénaire et de propager sa culture en tant que pilier fondamental du développement durable. Les débats porteront sur la contribution des femmes à l'emploi, à l'enseignement, au développement, à l'information ainsi que sur la lutte contre la violence faite aux femmes et sur le renforcement du rôle des Saoudiennes.

 

Al-Watan publie la tribune libre de Mme Oumayma Ahmed Al-Jalahima, de l'université du Roi Faysal, qui s'en prend aux organisatrices de ce colloque : un tel colloque qui touche à la vie de femmes saoudiennes aurait dû être rendu public, d'autant que les résultats des débats seront soumis au représentant du PNUD. Ce programme cherche à imposer la philosophie occidentale à ses activités, faisant fi des réserves émises par l'Arabie concernent toutes les résolutions onusiennes contraires à la Charia islamique, telles que, à titre d'exemple la parité absolue entre les hommes et les femmes et l'engagement à annuler toutes les législations et les lois locales contraires à cette orientation, même si elle est d'inspiration divine.

 

Il faut adresser un carton rouge aux organisatrices de ce forum, leur rappelant que nous refusons de vivre sous la coupe de solutions sociales occidentales, contraires à notre foi. Il faut rappeler, à ces femmes qui croient en la démocratie, que cette réserve est indispensable et c'est une constante officielle et populaire.

 

Conseil de la Choura / Code de la nationalité : Selon al-Hayat, la commission responsable des naturalisations au Conseil de la Choura examine actuellement un amendement concernant les étrangers de mère saoudienne. Cet amendement a pour but d'annuler la réglementation prévoyant la délivrance d'une carte de séjour temporaire aux enfants qui vivent avec leurs mères saoudiennes divorcées d'un époux étranger. Une source du Conseil de la Choura a indiqué que de tels amendements sont de nature à faciliter les demandes de naturalisation des étrangers en situation d'époux, d'épouses et d'enfants. Toutefois, le Conseil de la Choura pourrait suggérer le renforcement des conditions d'octroi de la nationalité aux résidents en Arabie

 

Arabie saoudite / Femmes  : La presse rend compte de l'inauguration hier du forum organisé par le PNUD à Riyad et consacré aux femmes, sous le parrainage de la Princesse Adila bint Abdallah. Celle-ci a longuement évoqué le rôle pionnier du Royaume qui soutient le développement humain. Elle a également rappelé les efforts du gouvernement qui soutient le rôle des femmes et leur emploi.

 

Les participantes ont notamment critiqué le ministère du Travail qui marginalise le rôle de la femme. Elles ont également préconisé d'orienter les étudiantes saoudiennes vers les études qui développent la société. Elles ont plaidé en faveur de l'ouverture d'un centre pour élaborer des politiques de développement propres aux femmes. Elles ont fait état d'une discrimination entre l'homme et la femme lors d'une demande d'emploi, en matière de retraite et de promotion.

 

Arabie saoudite / Femmes : Al-Watan rend compte des débats de la deuxième journée du colloque sur les femmes organisé par le PNUD à Riyad. Les participantes ont convenu qu'il était nécessaire que la femme se libère de l'autorité de l'homme, notamment dans le domaine de l'emploi : il est primordial de faire prendre conscience aux femmes de leurs droits tout en les formant à la gestion. Selon Dr Hanane Al-Ahmadi, rien n'empêche, dans la Charia, les femmes de participer efficacement au pouvoir décisionnel. De son côté, Najla Arafa a estimé que la dynamisation du rôle des femmes ne pouvait intervenir que par le biais de la propagation de la culture des Droits de l'Homme et de la discrimination positive vis-à-vis des femmes.

 

Dr Hossa Al-Seif a déploré l'absence des hommes de cette conférence afin que puissent leur parvenir les voix des femmes, « en ce faisant, nous, les femmes, nous nous parlons à nous-même  ».

 

D'autre part, une conférence sur les « femmes et le millénaire » a été organisée par le PNUD à Riyad, conférence toute aussi importante, voire plus, que celle susmentionnée. Le but de cet atelier de travail était de débattre du rôle de la femme saoudienne dans l'avenir de la société. La femme est le sujet par excellence qui occupe la société saoudienne à l'heure actuelle, au point qu'une session du dialogue national lui a été consacrée. Toutefois, quelle ne fut notre déception de constater que cette conférence n'avait été relayée dans la presse que sous forme de généralités et en ne citant le nom que de quelques participantes, lesquelles étaient pourtant si nombreuses. Pourquoi toute cette opacité sur une telle conférence ? Un tel comportement est une porte ouverte à toutes sortes de présomptions et d'hypothèses et portera préjudice à la société une fois de plus, à l'heure où nous plaidons sans cesse en faveur de la transparence.

 

ANDH / Femmes  : Al-Hayat relaie les déclarations du Président de l'ANDH, Dr Bandar Hajjar, qui a exprimé son mécontentement et ses appréhensions découlant des problèmes familiaux et des plaintes reçues par l'Association, notamment à Djedda, en ce qui concerne « les violences conjugales ». Il a ajouté que la journaliste saoudienne, Rania El-Baz, a probablement levé le voile sur de telles pratiques. Nombreuses sont les femmes qui désormais n'hésitent plus à informer la presse ou l'association des maltraitances dont elles sont victimes.

 

Arabie saoudite / Femmes / Justice : AL-Watan publie la tribune libre de M. Mohamed Ali Al-Herfi, intitulée : «  Monsieur le ministre de la Justice, nous voulons des femmes juges et notaires ». Le colloque sur la justice et la magistrature a décidé d'appliquer la justice par le biais de procédés civilisés et modernes. Comment cela peut-il être alors que certains dans les tribunaux ne connaissent pas le sens du mot civilisation et n'en ont jamais entendu parler ? Preuve en est, les traitements réservés aux femmes dans le domaine de la justice et du notariat. Leurs droits sont totalement spoliés et elles sont souvent avilies. Or de tels agissements portent non seulement préjudice au ministère de la Justice mais également à l'Islam. Il est urgent d'autoriser des femmes notaires et juges à exercer la profession d'autant qu'en Islam elle n'est pas le monopole de l’homme. Certes, le ministre n'est pas favorable à cette idée, mais il ne réalise malheureusement pas l'ampleur des obstacles auxquels font face les femmes dans les tribunaux. Il serait bon que ceux qui se hâtent de lancer des jugements négatifs à l'encontre des « avocats » des droits légitimes des femmes procèdent à un examen de conscience et reconsidèrent leurs préjugés, totalement contraires à l'Islam et qui encouragent les gens à s'en éloigner au vu des mauvais traitements infligés aux femmes.

 

Faciliter le travail des femmes est une nécessité religieuse avant d'être réglementaire. Il faut agir en ayant recours à tous les moyens disponibles sans pour autant s'arrêter aux fatwas des uns et des autres. Nous avons des oulémas émérites qui peuvent se prononcer sur le sujet. Il faudrait, soit élaborer un système souple en s'aidant d'esprits éclairés ; soit, provoquer un bouleversement global et ferme et c'est là qu'intervient le rôle du ministère. « Je garde l'espoir de voir le ministre procéder à une révision des systèmes judiciaires souvent totalement obsolètes et dépassant tout entendement humain  ».

 

Femmes / Conduite des véhicules : Okaz publie les résultats d'un sondage sur la conduite des véhicules par les femmes : 60% des tuteurs légaux interrogés sont favorables alors que 40% s'y sont opposés pour des considérations sociales et religieuses, notamment dans les régions d'Al-Baha, d'Al-Ihsa et de Haël.

 

Les partisans ont estimé qu'il fallait que la femme conduise et puisse se passer des services du chauffeur étranger dont certaines familles ne peuvent assumer le salaire. L'autorisation de conduire permettra d'aplanir de très nombreuses difficultés notamment pour celles n'ayant pas de soutien familial. Une telle décision facilitera également le travail des femmes et l'autorisation de conduire des taxis, à titre d'exemple, contribuera à réduire le chômage. Certains ont estimé qu'il s'agissait désormais d'une nécessité qu'il faut accorder aux femmes, lesquelles sont parfaitement aptes à la gérer. Ils ont plaidé en faveur de l'élaboration de lois très strictes contre les fauteurs de troubles et les harcelants.

 

En revanche, les opposants ont une fois de plus invoqué la spécificité des femmes, ses activités et son rôle dans la vie : elle ne peut être avilie ou offensée sur la voie publique. Ces opposants s'attendent à l'émergence de difficultés innombrables : les femmes seront victimes de harcèlements et les accidents vont se multiplier. En outre, conduire une voiture va contraindre la femme à ôter son voile et elle va ainsi renoncer à toute pudeur et à toute décence. Une telle décision est de nature à encourager la mixité.

 

L'article cite, par la suite, en détails, les noms des partisans et des opposants, les régions où ils résident et leur fonction.

 

Arabie saoudite / Femmes  : Le journaliste Daoud Al-Charayan consacre sa chronique hebdomadaire dans al-Hayat aux déclarations du Prince Sultan concernant la conduite des véhicules par les femmes (cf. revue du 26 décembre). Certains media ont interprété cette déclaration comme une annonce de l'imminence de l'autorisation. Or, le Prince Sultan a uniquement déclaré qu'il s'agit d'une affaire sociale et c'est la société, seule, qui acceptera ou rejettera cette situation.

 

Cette responsabilité incombe à la société et non au gouvernement. Toutefois, la question qui vient à l'esprit est de savoir comment concrétiser les propos du Prince Sultan ? S'agirait-il donc pour ceux qui le souhaitent de déposer des demandes en ce sens auprès des autorités concernées ? Ou le gouvernement a-t-il décidé d'adopter la même approche que celle mise en œuvre par le Roi Faysal lors de la décision relative à l'éducation des filles, à savoir autoriser celles qui le désirent et laisser les autres changer d'avis avec le temps ?

 

Les propos du Prince Sultan n'admettent aucune interprétation ou allusion. Il a clairement indiqué sans aucune ambiguïté qu'il s'agissait d'une question d'opinion publique. Si la majorité de la population le souhaite, le gouvernement obtempérera. Mais force est d'admettre que compte tenu de la politisation de cette affaire, il sera difficile de persuader les étrangers qu'un vaste courant majoritaire saoudien continue à s'opposer à la conduite des véhicules par les femmes. Le Prince Sultan a reflété l'état de la société saoudienne dans ses déclarations. Il n'a pas voulu entrer dans les détails mais a laissé sous-entendre que les débats se poursuivent. Il s'agit donc en fait d'un appel à un dialogue approfondi, à une meilleure compréhension de la société et de la sensibilité de la position du gouvernement.

 

Ce dernier n'imposera pas son point de vue ou celui d'une catégorie et laissera la société décider. Mais échappera-t-il pour autant aux accusations de certains d'être à l'origine de l'interdiction ?

 

D'autre part, Al-Hayat consacre un article à la première jeune saoudienne jockey, Alya Hayel Al-Houeity. Elle participera prochainement à un concours hippique en Espagne. Elle a récemment gagné un concours à Dubaï et travaille pour le « Kingdom Holding  » appartenant au Prince Walid Bin Talal, lequel lui fournit le soutien nécessaire afin qu'elle puisse participer à des compétitions internationales.

 

Société : Al-Riyadh consacre un long article à «  l'admiration » entre filles qui les menace de maladies psychologiques « déviantes ». Ce phénomène commence à être de plus en plus visible dans la société saoudienne et prend des proportions graves sans toutefois susciter des réactions pour tenter de le juguler. D'aucuns attribuent la faute aux écoles et se demandent où sont les assistantes sociales et les enseignantes qui sont les principales responsables de l'orientation des jeunes filles. Si des efforts urgents ne sont pas déployés, tant par les pédagogues que par les parents, le problème pourrait s'aggraver et l'homosexualité pourrait se développer davantage entre les jeunes filles. Ces dernières attribuent leurs « tendances » au vide affectif dont elles sont victimes : elles sont sans cesse en quête d'attention et de tendresse.

 

L'article relaie de très nombreuses expériences vécues par des jeunes filles, lesquelles expliquent également les raisons qui les poussent à de tels agissements. Pour conclure, le journaliste a interrogé certains psychologues qui préconisent des solutions : combler les vides et pallier l'oisiveté ; s'éloigner des mauvaises fréquentations ; la prière, etc.

 

O.C.I. / Femmes : L'ambassadeur et Secrétaire général adjoint de l'O.C.I. pour les affaires culturelles, Ata Al-Mannan, a fait état à al-Watan d'un plan de recrutement des femmes à l'O.C.I. au cours de 2006, notamment dans le domaine du règlement des conflits internationaux, de la diplomatie préventive, des échanges commerciaux, de la gestion de l'information, de la gestion familiale : ce recrutement se fera dans le cadre de la restructuration du secrétariat général de l'O.C.I. Les postes à pourvoir seront ouverts à tous sur la base de la compétence et il n'y aura aucune discrimination entre hommes et femmes. Aucune modalité dans les règlements et les statuts de l'organisation n'interdit aux femmes de travailler ou d'être recrutée par l'organisation, d'autant que cette dernière emploie des femmes à Genève et à New York.

 

Conseil de la Choura / Femmes : Le directeur des relations publiques au Conseil de la Choura, M. Abdul Rahman Al-Soughayer, a révélé que les rumeurs propagées récemment sur la formation d'une commission nationale féminine au sein du Conseil de la Choura sont infondées. Le Conseil de la Choura a uniquement eu recours à certaines spécialistes afin qu'elles émettent leur avis sur des programmes concernant le rôle de la femme dans la société saoudienne. Cependant, aucune commission féminine n'a été formée. Il s'agit uniquement d'une idée et aucun nom n'a été avancé. Dans l'hypothèse où cette idée se concrétise, le rôle des candidates sera celui de conseillères dans tous les domaines relevant de la société et des femmes (Al-Charq Al-Awsat).

 

D'autre part, al-Hayat indique que le Conseil de la Choura a formé une commission ad hoc, présidée par l'ancien Secrétaire général, Dr Hmoud Al-Badr, pour examiner les fonctions des commissions existant actuellement et étudier l'éventualité de l'augmentation de leur nombre. Selon des sources bien informées, il semblerait que ladite commission ad hoc aurait recommandé l'augmentation du nombre des commissions à 15 et soumettrait la recommandation à la session générale du Conseil au terme du pèlerinage, afin qu'elle soit soumise au vote. Bien que la source n'ait pas précisé les noms ou les missions des nouvelles commissions, il n'en demeure pas moins qu'elle a considéré qu'elles étaient indispensables compte tenu du fait que le conseil a environ une trentaine de sous-commissions (Al-Hayat).

 

Arabie saoudite / Femmes / Sport  : Pour la première fois dans l'histoire de l'Arabie, l'université du Roi Abdul Aziz à Djedda, a l'intention d'organiser un marathon féminin caritatif sur son campus sous le titre : « Premier marathon féminin caritatif saoudien le 22 février prochain  ».

 

La promotrice de l'idée, sous-directrice générale de la fondation « al-Kinaz » pour le marketing, l'ingénieur Najwa Khayat, a indiqué «  qu'un grand nombre de personnalités féminines de Djedda participeront à cet événement, ainsi que des femmes d'affaires et environ 5000 visiteurs . Le nombre d'étudiantes, toutes sections confondues, est évalué à environ 25 mille ainsi que 4500 titulaires de l'université. Cet événement n'est soutenu par aucune partie privée ou gouvernementale  ». Elle a ajouté que ce marathon a pour but la formation d'une société instruite et de promouvoir une meilleure santé pour les femmes saoudiennes. Les recettes seront versées aux malades rénaux en Arabie. Une commission féminine d'arbitrage supervisera le marathon de trois kilomètres ainsi que des enseignantes de sport  ». Interrogée sur la réaction des étudiantes saoudiennes, Mme Khayat a répondu qu'elles avaient très bien accueilli l'idée et qu'elles s'étaient immédiatement inscrites. Cette réaction encourage la réorganisation d'une telle manifestation l'an prochain et pourra également englober toutes les universités saoudiennes. L'organisatrice a exhorté toutes les entreprises à soutenir ces projets sportifs utiles à la société féminine saoudienne, notamment en matière de santé et de bonne forme physique (Al-Hayat).

 

Arabie saoudite / Femmes / Société : AL-Watan consacre un très long article et reportage aux femmes battues et violentées dans la société saoudienne. L'ANDH a indiqué qu'elle avait reçu, au cours de l'an dernier, plus de cinq mille cas dont 30% de cas de violences familiales. L'Arabie n'a jamais publié de statistiques à ce sujet pour connaître le nombre exact de femmes battues par leurs époux. Une étude est actuellement en cours de réalisation dans toutes les régions. Une équipe a également été chargée d'élaborer un régime de protection sociale et une base de données complètes.

 

L'article relaie les témoignages de Saoudiennes, lesquelles, pour la majorité d'entre elles, avouent rester par manques de ressources financières.

 

Conduite des véhicules par les femmes : Al-Charq Al-Awsat consacre un article à une sexagénaire saoudienne, du nom de Ghalia, vivant dans le désert et conduisant sa propre voiture depuis plus de 20 ans. Elle précise que nul ne s'est jamais opposé à sa présence au volant et nul ne l'y a encouragé. C'est par besoin qu'elle a été obligée de conduire et de briser tous les tabous. Elle relate son expérience à bord des premières voitures qu'elle a conduites.

 

De son côté, Al-Watan indique que les auto- écoles de Djedda reçoivent une vingtaine de demandes par mois présentées par des femmes qui souhaitent apprendre à conduire des véhicules ou obtenir un permis de conduire, notamment pour leurs déplacements à l'étranger.

 

Al-Watan publie la tribune libre de M. Jamal Ahmed Khashookji intitulée : «  Comment la femme pourra-t-elle conduire sa voiture cette année ? » Le journaliste se réfère aux déclarations du Prince Sultan indiquant que c'est aux hommes de demander que les femmes de leur famille conduisent. Cette affaire de la conduite des véhicules par les femmes a eu un effet boule de neige et a divisé la société, alors qu'elle fait partie des choses élémentaires de la vie humaine et du développement. Ces hommes qui veulent que les femmes conduisent sont des hommes normaux : l'homme qui a encouragé sa fille à s'éduquer et à travailler persuadé qu'elle contribuera au développement de son pays et au bien-être de sa famille ; l'économiste qui a réalisé les sommes fabuleuses que coûtent les milliers de chauffeurs étrangers et les pertes subies par la balance des paiements et par l'économie saoudienne ; le vieillard qui pourrait un jour demander à sa fille de le conduire à l'hôpital ou l'époux aux revenus modestes qui ne peut assumer les frais d'un chauffeur ou tout simplement l'homme convaincu que sa femme et sa fille ont le droit de choisir : le droit au choix est une bénédiction que n'apprécient que ceux qui en sont privés. «  Posez la question aux femmes de vos familles et vous serez surpris par leurs réponses, en particulier, vous Messieurs les conservateurs, qui vous imaginez avoir persuadé les femmes avec vos discours de « joyau, de trésor et de perle protégée  ».

 

Mais comment la femme pourrait-elle exercer ce droit au choix ? Certes, les opposants ont dit ce qu'ils avaient à dire et s'il fallait les écouter, la télévision, l'Internet, l'envoi d'étudiants boursiers à l'étranger auraient été interdits. Il est temps que les réformateurs et les avocats de l'idée fassent entendre leurs voix et exposent leur cause.

 

L'interdiction faite aux femmes d'obtenir un permis de conduire ne figure pas dans le code de la route. Dans ce cas, pourquoi, certaines de nos femmes ne se présenteraient-elle pas demain à la direction du trafic routier à Riyad ou à Djedda, faisant preuve du même aplomb et du même courage que lorsqu'elles ont défendu leur droit à voter et à se porter candidates aux élections municipales, adoptant, en ce faisant, une attitude historique ?

 

L'officier de garde sera surpris. On ignore quelle sera sa réponse. Mais l'essentiel est de tester le système.

 

Par la suite, cette démarche qui doit être effectuée avec l'appui des media, constituera en cas de réaction positive, une première dans le pays qui servira d'exemple à toutes les autres femmes. En revanche, dans le cas d'un refus, les femmes pourront déposer une plainte au Cabinet des doléances, comptant également dans ce cas sur l'intérêt de la presse. Elles pourront se fonder sur le fait que l'Arabie est signataire du « traité d'élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes », traité international contraignant : or les clauses des traités internationaux priment sur les règlements locaux. Dans le cas où la direction du trafic routier refuserait d'octroyer le permis requis à une femme remplissant toutes les conditions légales nécessaires et sachant conduire une voiture, il s'agira d'une « discrimination » : il se trouvera un responsable au sein du système gouvernemental pour intervenir. Il ne s'agira pas d'une violation des règlements publics ou d'une tentative précipitée d'imposer la situation du fait accompli mais il s'agit d'un recours à la justice et au droit.

 

«  Je m'attends alors à ce que ce droit lui soit enfin accordé afin d'éviter toute discrimination à son encontre. Certes, des règles seront appliquées. Mais l'essentiel est que la femme obtienne son droit au choix : qu'elle obtienne un permis et qu'elle le jette, si tel est son souhait, mais l'important est qu'elle aura enfin obtenu son droit ».

 

Arabie saoudite / Femmes : Al-Hayat consacre un article aux « femmes saoudiennes entre les acquis de 2005 et les espoirs pour 2006 ». L'article récapitule les progrès enregistrés par les Saoudiennes cette année, les déclarations du Prince Saoud Al-Faysal promettant l'entrée des femmes dans le corps diplomatique, les élections de femmes à la C.C.I. de Djedda et à l'association des ingénieurs, la formation de gardiennes de sécurité etc.

 

Arabie saoudite / Société  : AL-Watan fait état d'une scène filmée par un téléphone portable muni d'un « bluetooth », qui montre une jeune fille âgée d'une vingtaine d'années, victime d'un crime crapuleux après avoir été enlevée par trois jeunes gens, violée et pendue. Le film montre les infirmiers s'affairant autour du cadavre de la jeune fille et lui ôtant les cordes qui ont servi à sa pendaison. Toutefois, une source de la police de Riyad a formellement démenti que le crime a été perpétré à Riyad (Al-Watan).

 

Arabie saoudite / Emploi / Femmes : Le ministère saoudien du Travail a confirmé qu'il était l'autorité compétente pour l'application des règles de recrutement des femmes, notamment la non mixité dans les bureaux. Le ministère a rappelé que l'entreprise privée ayant déjà une licence d'exercice, ne doit pas obtenir une nouvelle autorisation pou recruter des femmes, si la section fait partie des bureaux. En revanche, s'il faut ouvrir une branche séparée, une autorisation est requise (Al-Watan

 

Arabie saoudite / Salon du livre : Pour la première fois dans l'histoire de l'Arabie, le Roi inaugurera la foire internationale du livre à Riyad, du 22 février au 3 mars. Le parrainage du Roi pourrait avoir un effet positif sur cette foire et encourager de nombreuses maisons d'éditions internationales à y participer. De nombreuses personnalités du monde littéraire arabe et mondial pourraient également être conviées. La commission culturelle et médiatique chargée de l'organisation souhaite que cette foire soit du niveau des foires internationales qui se déroulent dans certaines capitales, telles que Paris, le Caire, Francfort, Beyrouth et Damas. Diverses manifestations culturelles sont également prévues. Le ministre de la Culture, M. Iyad Madani, va inaugurer plusieurs manifestations en marge de la foire, notamment une exposition d'œuvres artistiques et du patrimoine. Une aile sera réservée aux ouvrages pour enfants.

 

Certains demandent d'interdire la censure et d'autres réclament que la foire soit ouverte tant aux hommes qu'aux femmes, lesquelles ne devraient pas avoir d'horaires particuliers (Al-Hayat).

 

Publié dans franckenarabie

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